on entend des cigales...
"Ici les orangers, plus hauts, plus espacés qu'à Blidah, descendaient jusqu'à la route,dont le jardin n'était séparé que par une haie vive et un fossé. Tout de suite après, c'était la mer, l'immense mer bleue...Quelles bonnes heures j'ai passées dans ce jardin! Au-dessus de ma tête, les orangers en fleurs et en fruits brûlaient leurs parfums d'essences. De temps en temps, une orange mûre, détachée tout à coup, tombait près de moi comme alourdie de chaleur, avec un bruit mat, sans écho, sur la terre pleine. Je n'avais qu'à allonger la main. C'étaient des fruits superbes, d'un rouge pourpre à l'intérieur. Ils me paraissaient exquis, et puis l'horizon était si beau! Entre les feuilles, la mer mettait des espaces bleus éblouissants comme des morceaux de verre brisés qui miroitaient dans la brume de l'air. Avec cela le mouvement du flot agitant l'atmosphère à de grandes distances, ce murmure cadencé qui vous berce comme dans une barque invisible, la chaleur, l'odeur des oranges...Ah! qu'on était bien pour dormir dans le jardin de Barbicaglia!"
j'ai lu dimanche ce texte d'Alphonse Daudet (dans les Lettres de mon moulin,"Les oranges"),plongeant avec délice dans cette atmosphère chaude et parfumée, douce, insouciante...levant les yeux, je vois ce chromo, qui est accroché là, devant moi...j'y ai trouvé une correspondance que je vous soumets, tout en étant fort consciente que j'ai, tout simplement peut-être, cruellement besoin de changer d'air,d'un peu de vacances, et que ceci explique cela!