années vingt en Afrique!

"Les trois jeunes filles possédaient également un tempérament véritablement gracieux et fin, et je n'ai jamais rencontré de dames qui ressemblent plus à des ladies. Leur modestie chaste et leur dignité étaient rehaussées par leurs habits. Leurs jupes étaient d'une ampleur exceptionnelle, il fallait dix mètres d'étoffe pour une jupe - je le sais car j'ai souvent acheté de la soie ou du coton pour elles à Nairobi. A l'intérieur de cette quantité d'étoffe considérable, leurs genoux minces se déplaçaient mystérieusement.

Tes nobles jambes, sous les volants qu'elles chassent,
Tourmentent les désirs obscurs et les agacent
Comme deux sorcières qui font
Tourner un philtre noir dans un vase profond."

J'ai trouvé ce paragraphe dans "La ferme africaine" de Karen Blixen, ça m'a rappelé ces jeunes zaîroises dont j'ai la photographie dans un livre sur le textile...ces magnifiques jupes dont en effet on imagine qu'elles bougent incroyablement à chaque pas!

in "Textiles Africains", Michèle Coquet, Adam Biro

Comments

[evy]

L’art africain a été trop longtemps ignoré, grand savoir faire et imagination sans faille couronne se peuple. Merci pour cette rétrospective colorée.

Douce soirée Fée du quotidien

[Chantal]

Comme il est subtil ce parallèle entre l'écriture de Karene Blixen et la poésie de Baudelaire.
L'une purement descriptive et l'autre pleinement dans le désir, le fantasme... Mais tous deux célèbrent à l'unisson la beauté et la volupté...
Merci pour ces instants de grâce. Il n'y a que chez toi qu'on trouve une telle élévation de l'esprit, que c'est précieux, que c'est nécessaire !
Bises et à bien vite...

[cali lalali]

Tu es une source intarissable et de dépaysement et de culture. A la poésie qui te caractérise, tu mêles à présent la poésie de Blixen ! Ooooohaa ! C'est extra !
Merci !
Quant à ces "Ladies", j'avoue qu' outre les jupes, je n'aurai pas su ! Mais il y a dans la façon de poser de ces personnes une grande dignité !

Merci.

[Clarélis]

Merveilles de l'art africain...
Merci pour ces citations, j'aime particulièrement ce quatrain des Fleurs du Mal. En lisant, je me disais que c'était beau comme du Baudelaire, mais il a tout de même fallu que j'aille vérifier. Quelle splendeur, dans ces quatre vers!
Gros bisous,
Clarélis