petit rappel
Beaucoup de travail décidément, mais je prends le temps de poster deux images que j'aime, très inspirantes...
un caraco en lin imprimé d'iris,
et cette image, déjà vue mais si extraordinaire: chaussures du XVIIIeme siècle.
Tirées de l'excellent "Histoire des tissus en France" d'Alexandra Fau aux Ed. Ouest-France
mon amie la machine
J'ai terminé mon premier tableau cousu A LA MACHINE ! je n'en suis pas encore revenue! j'ai trouvé en fait la seule façon supportable de coudre avec cette chose, c'est de le faire d'une manière totalement déjantée...basique...primaire...là elle et moi on s'entend miraculeusement bien.
Je ne pourrais pas du tout coudre de cette façon à la main, et j'aime l'effet d'entassement que cela donne, la raideur que cela entraîne, même avec des tissus arachnéens.
J'ai utilisé des matières anciennes à 80%.
Cela s'appelle "Le chemin avance, l'innocence perdue", enfin quelque-chose comme ça, c'est l'idée en tout cas: le cadre en tissus superposés tout autour symbolise la vie qui tourne, la petite robe au centre est l'innocence perdue en route...
J'ai littéralement adoré faire ça, un sentiment de totale liberté avec la machine, enfin, pour moi qui ai toujours ressenti une frustration proche du désespoir chaque fois que je devais men servir! ici c'est moi qui dicte les règles et du coup, il n'y en a pas! l'important étant que ça tienne ensemble...point final!
Du coup j'ai plein de projets.
la toile à coeur
En Juillet, j'ai eu le plaisir de travailler avec un groupe de femmes, qui ont cousu et brodé des couvertures de lin pour un livre et des accessoires - chapeaux, sac.
Avec les mêmes personnes, en Septembre, j'ai imaginé un atelier un peu particulier: je leur ai demandé de "remplir" des petits sacs de toile (que j'avais préparés à l'avance) , non seulement avec de la ouatine, là rien de spécial, mais aussi, et surtout, avec des "choses" dont elles ne voulaient plus dans leur vie...elles devaient donc,tout en remplissant et en cousant la fermeture de chaque petit sac, se concentrer sur cet aspect dont c'était l'occasion symbolique de se débarrasser.
Ce jour-là ce fut un atelier calme, recueilli, chaque participante était très concentrée. Certains petits sacs ont un titre, beaucoup restent muets sur ce qu'ils renferment.
Ensuite ce fut à moi d'agir: j'ai réuni les sacs sur la traîne d'une "robe", juste reliés avec un cordon fragile; sur le devant du vêtement, j'ai brodé les prénoms des femmes qui ont participé, car maintenant elles vont de l'avant, dégagées et allégées...du moins je le souhaite!
Logiquement la robe sera détruite à la fin de l'exposition.
Tout cela était fait dans le cadre des Journées des Cultures Solidaires dont le point d'orgue était aujourd'hui, organisé dans toute la France par Cultures du Coeur.
La robe est exposée à la MJC Ronceray et il y avait là-bas beaucoup de monde et d'animation...
Une des participantes, Dominique, m'a offert ce petit cadeau porte-bonheur et ça m'a beaucoup touchée... merci Dominique, et merci à chacune pour votre enthousiasme lors des ateliers si enrichissants.
la vie devant soi
années vingt en Afrique!
"Les trois jeunes filles possédaient également un tempérament véritablement gracieux et fin, et je n'ai jamais rencontré de dames qui ressemblent plus à des ladies. Leur modestie chaste et leur dignité étaient rehaussées par leurs habits. Leurs jupes étaient d'une ampleur exceptionnelle, il fallait dix mètres d'étoffe pour une jupe - je le sais car j'ai souvent acheté de la soie ou du coton pour elles à Nairobi. A l'intérieur de cette quantité d'étoffe considérable, leurs genoux minces se déplaçaient mystérieusement.
Tes nobles jambes, sous les volants qu'elles chassent,
Tourmentent les désirs obscurs et les agacent
Comme deux sorcières qui font
Tourner un philtre noir dans un vase profond."
J'ai trouvé ce paragraphe dans "La ferme africaine" de Karen Blixen, ça m'a rappelé ces jeunes zaîroises dont j'ai la photographie dans un livre sur le textile...ces magnifiques jupes dont en effet on imagine qu'elles bougent incroyablement à chaque pas!
in "Textiles Africains", Michèle Coquet, Adam Biro
marcher quand même!
J'étais fascinée par ces chaussures, le brocanteur m'a expliqué qu'elles avaient été fabriquées pendant l'occupation, j'ai répondu qu'elles étaient dignes d'un musée, et il me les a données...
Elles sont en raphia tressé, monté sur des semelles de bois; quelle dextérité, quelle inventivité, quel pied-de nez au rationnement!
la chambre en papier
Samedi matin ça a été plus fort que moi, propulsée par l'inspiration j'ai refait deux murs de ma chambre...je voulais quelque-chose de fort et éphémère; papier kraft froissé puis lissé+ agrafeuse murale+ escabeau = une ambiance étrange, un peu mystérieuse, comme j'aime...encore un mur à finir, le quatrième sera peint, je ne sais pas encore comment.
J'ai cadré ici sur mon miroir "Blanche-Neige", lin et dentelle, accroché avec d'autres belles pendouilleries blanches...
Juste un inconvénient: pas de chandelles cet hiver dans ma chambre...
années folles
chapeau vole
Quand il y a des oiseaux, les plumes ne sont pas loin!
Sauf que celles-ci, devinez quoi, sont anciennes! elles étaient préparées pour orner des chapeaux, il y a environ cent ans; les plumassiers ou les modistes les montaient sur fil de fer et coussinets afin d'en faire des ornements prêts à porter, et je vous montre l'envers aussi...
Ou bien ils créaient des objets en plumes, comme ce papillon, je n'aime pas trop ses couleurs un peu criardes à mon goût mais c'est quand même étonnant; comme la chose ci-dessus, il mesure une trentaine de centimètres de long! imaginons cela sur nos têtes...
Ces objets en plumes sont agréables à manier, légers, doux, aériens, ils aident l'imagination à s'envoler vers des songes de costumes extraordinaires...