doux rivages très loin
Bien difficile en ce moment...je choisis une ancienne photo de cette installation que j'avais faite à Etoc Demazy en septembre pour illustrer l'enfermement dans lequel se trouve mon besoin de peindre. C'est exactement ça, une fenêtre encore fermée avec la lumière derrière. Des barreaux à moitié effacés. Tout-à-fait ça que je ressens.
L'inspiration est là, la puissance à l'intérieur, les images qui sont construites déjà; mais le mouvement, la façon, le geste, restent encore dedans; j'avais eu un premier chapitre il y a quelques jours, mais finalement ça ne ressemble pas à ce que je voulais dire, enfin pas complètement, c'est un peu infidèle, alors je veux recommencer. Mais je tourne en rond, insatisfaite, affamée, frustrée.
Comment le dire? ce que je fais actuellement et qui passe directement à la poubelle est-il l'enveloppe, la peau, l'épluchure? vais-je trouver dedans, dessous, le fruit mûr? est-il mûr, déjà? ou pas, ou trop?
J'essaie de ne pas me poser de questions, d'aller peindre tout simplement, mais je ne peux m'en empêcher, ça me parait si long.
Je pourrais décider de garder ce que je fais actuellement, m'arrêter à ce qui sort et dire que c'est bien; mais je veux être honnête et sincère, il n'y a que ça qui m'intéresse maintenant, alors il faut bien continuer : j'ai l'impression que je nage dans le courant et n'arrive pas à aborder un rivage hospitalier, celui que je cherche. Parfois une petite crique tentante, mais non, c'est pas celle-là...allez, je nage encore...
Voyez, c'est pas les images qui me manquent pour raconter, ça au moins ça va...!