J'aime trouver, dans les blogs que je visite, des longs moments de flottement, d'absence non justifiée. La vie... Depuis quelque temps c'est mon tour, il me semble. Enfin, je considère qu'à peine un message par mois peut s'apparenter à une absence, quand on peut voir qu'à certaine époque il m'arrivait de poster deux fois par jour.

Aujourd'hui je constate cela, et du coup, je fais un petit bilan: il faut bien reconnaître que le virage à 45 ° que je suis en train de prendre dans mon existence a des répercussions directes sur "Le Curieux petit lieu". Cela fait plusieurs fois en une semaine que j'ai envie de poster un truc, mais ...panne devant la page blanche.

Non que je n'aie rien à dire, au contraire! C'est que, depuis Juillet, tant de choses ont changé en profondeur que je ne peux plus continuer de la même façon!

Quand je parle de profondeur, c'est d'intériorité qu'il s'agit, bien sûr, car apparemment rien n'a vraiment changé,  quelques réajustements, un déménagement d'atelier, et c'est tout. Mais ils témoignent d'une remise en question sérieuse, à plusieurs niveaux. Et c'est passionnant...

Enormément de rencontres, nouveaux projets, perspectives élargies...

En ce qui concerne ce blog, ça passe ou ça casse, mais comme j'ai très envie que ça passe, je laisse mûrir les choses, et je verrai bien quelle forme ça prendra! la Polline secrète qui cousait seule ou presque dans son atelier n'existe plus. Je serai heureuse de parler avec la voix de la nouvelle dès qu'elle aura fait le tri dans tout ce qu'elle voudrait dire...montrer...partager...ou pas.

Pour prouver à quel point je dis vrai quand j'évoque un changement en profondeur , voici la première photo où je veux bien apparaître. C'est le nouvel atelier que nous occupons, avec trois autres artistes, la photo a été prise fin août pendant les travaux, heureusement nous sommes installés maintenant. Et celle qui est accroupie au milieu c'est Polline Moineau. Une fois n'est pas coutume.

Les poupées et les momies, à leur place dans l'atelier, ainsi que la robe de la rebelle, sur fond de photos.

J'ai accroché aujourd'hui mon expo de peintures, dessins et textiles, demain c'est vernissage, après j'aurai le temps de répondre à tous vos commentaires si gentils, enfin j'espère car le démon peinture m'a déjà reprise, à peine l'atelier vidé. C'est une drôle d'impression que celle de voir mes tableaux dans un lieu nouveau, ailleurs.Ce n'était encore jamais arrivé.  Comme si ils avaient une nouvelle vie, une mission à remplir, même. Qui ne me concerne plus tout-à-fait. Eh oui.

En plus me prend l'envie de balades dans les chemins, ça fait si longtemps. Ils ont dû changer les chemins, depuis que je les ai empruntés la dernière fois. Enfin j'espère. Il va falloir que j'aille voir ça de plus près.

Entassées, empilées, avec ou sans couvercle, fermées, ouvertes, débordantes, presque pleines, étiquetées ou pas, recouvertes de papier, de tissu imprimé, en carton, en fer, en bois, récupérées, identifiées, publicitaires, calligraphiées d'ancien, cachées, offertes au regard, elles sont toutes là ou presque - il y en a beaucoup aussi à la maison - et remplissent leur mission de boite, classant, séparant, triant.

Certaines viennent souvent me présenter leur contenu, d'autres n'émergent que de temps à autre, peut-être quelques-unes sont-elles oubliées dessous, dedans, derrière, et réapparaîtront cependant, à un certain moment.

Celles qui sont sur la photo, je les laisse en permanence depuis des semaines sur la table car elles me rappellent mon but, attirent mon regard sans arrêt, canalisent les résultats. J'y plonge les doigts parfois, écarte de menus objets pour voir au fond, retrouve, hésite, soupèse, repousse, mélange, me décide.

Un jour, désenchantées, elles reprendront leur place dans les piles et je passerai à autre chose.

Quelques pages du cahier dans lequel j'ai entassé les inspirations pour mon travail actuel.

Je l'ai rempli trop vite, il a fallu rajouter des feuilles, dans tous les sens.

Je l'ouvre souvent afin de consulter les idées premières, celles qui me guident et me tendent le droit fil...

Vendredi nous avions "Dîner" aux Ateliers, je n'ai réussi à faire des photos de mon décor de table que le lendemain matin, lorsque nous sommes venus ranger les restes...je m'étais inspirée de la délicieuse table du Chapelier fou de l' Alice de Tim Burton.
Les bougies éteintes, les confiseries et gâteaux avalés, la cire répandue sur les napperons teints en bleu, d'une certaine manière ce sont des souvenirs quand même!

Un avantage d'avoir du b...(!) partout: parfois mon regard capte ici-sur-la table, là-dans-une-boite  et là-bas-au-creux-de-l'étagère quelques bricoles qui semblent s'appeler mutuellement, alors je les réunis et, oui, elles se plaisent ensemble, alors photo, et mémoire dans un coin du cerveau pour un quelque-chose potentiel, plus tard, quand ça aura mûri...

En attendant, je vous le montre, puis chaque chose va retrouver sa "place"  initiale.

Quelques vues d'atelier et des créations sorties pour la circonstance, noyées dans les strates de textiles. C'est vrai qu'il faut fouiller du regard, lorsqu'on s'y aventure, pour discerner peu à peu les objets qui possèdent une étiquette et sont donc à vendre...il faut même faire plusieurs fois le tour, lentement voir émerger du décor ces choses potentiellement acquérables (ça se dit ?), mais on dira que ça fait partie de l'expérience. Et puis on cause en même temps, on papote entre gens aux atomes crochus, et ça peut durer, et c'est bon!
Bienvenue!

Un mur de l'atelier sur lequel vous reconnaitrez pas mal de choses qui sont passées déjà par le Curieux.
Ce week-end j'y ai fait de nouveaux chambardements, afin d'optimiser les mètres-carrés...et pouvoir travailler mieux et plus.
Je suis maintenant en mesure d'alterner couture et peinture au fil des heures, un truc que je n'avais encore jamais expérimenté! tout ça est très excitant, un peu fatigant aussi je l'avoue mais finalement je prends le rythme et de toute façon je suis poussée par une énergie étrange, irrésistible, alors je ne me pose pas trop de questions.
Un curieux effet secondaire de la peinture telle que je la traite depuis peu: j'agis beaucoup plus vite, dès qu'une idée me vient je passe à l'action. Auparavant j'avais tendance à la retourner dans tous les sens, à la mettre au chaud parfois longtemps avant de la mettre en application. Maintenant, si c'est possible bien sûr, j'agis dans la foulée, sans passer par la case "réflexion à outrance", et c'est bien reposant (et efficace!).

Sur l'un des murs de l'atelier, il y avait un accrochage de vêtements blancs, vous vous souvenez peut-être. C'était pour réaliser une série d'acryliques sur papier, dont voici la première. Les autres sont en attente, vu que je me suis remise à la couture.
format 55X 70 cm.