un mariage dans une boite
Tout ce qu'il reste de cette journée au creux des années quarante est là, dans une boite désuète trouvée en brocante.
Les menus, signés par les invités. L'invitation elle-même, avec les noms et adresses des mariés.
La couronne de la mariée, très aplatie mais bien représentative de la mode de ces années.
Une autre, plus petite, peut-être pour le bouquet?
Et du vieux papier cristal enveloppant des fleurs très séchées...celles qui décoraient les tables sans doute...
Trésor sentimental, conservé pour garder le souvenir ému d'un jour qui a dû passer bien trop vite!
textile bavard n°7
La cabane en lin.
Cela faisait des années que j'attendais l'occasion de la réaliser.
"Habit, habiter..." une cabane comme une chemise, dans le vieux lin, dont l'intérieur vibre encore de ses habitants.
L'intérieur bardé, comme un vêtement, d'élastiques, de rubans, de fermetures éclair, d'effilochages, en plus des visages un peu patinés de ceux qui "vécurent" peut-être dans les fibres du lin.
...dans tous ces travaux que je tenais à présenter ici, j'ai exprimé ce que je ressens au contact du textile ancien. Je n'avais jamais réussi, ou plutôt osé le faire avant. Je me cantonnais prudemment dans une vision beaucoup plus "esthétique".
Je n'ai absolument pas de nostalgie du passé, comme on me l'a demandé au vernissage. Je me suis longtemps posé des questions sur le pourquoi de ce que je fais. Maintenant que j'arrive, à force de remises en questions (difficiles, exigeantes, très solitaires...) à prendre du recul devant mon travail, j'ai l'impression de servir, à ma façon, de révélateur d'émotions parfois puissantes. C'est déroutant.
Maintenant j'ai envie de revenir à une couture plus légère, facile! et peindre aussi...
textile bavard n°6
textile bavard n°5
La rebelle.
petite robe accrochée, déchirée, marquée du visage boudeur d'une adorable petite.
L'enfant sage n°2.
Vous connaissiez déjà cette robe, à laquelle j'ai juste rajouté le portrait qui convenait.
Reliquaire.
Un bébé au fond, accompagné de petits objets fétiches, le tout gardé par anneaux, crochets et sangles.
textile bavard n°4
Louise.
Celui-ci doit rappeler quelque-chose aux fidèles du Curieux...
je l'ai enfin terminé - deux années de petits points - en cousant au centre une phrase d'une histoire de mon cru qui s'appelle "Louise"; j'ai trouvé ma Louise, une petite qui exista et dont le doux visage intelligent pendouille au bout d'un ruban.
Les cousines.
quatre gamines qui ne se connurent sûrement pas mais se trouvent réunies là, étrangement fixées sur une guirlande de toile...avec anneau et attaches à bretelles.
j'aime inventer ce genre de rencontre impossible, transformer la suite à mon idée, imaginer ce qui ne fut pas.
L'enfant sage n°1
faux cadre en lin et dentelles teints et perles de bois.
textile bavard n°3
Le grand gars n°2.
tableau sur châssis de petit format, c'est un portrait un peu austère qui, à mon sens, murmure la vie entre les billes, la pêche et l'école.
L'enfant sage n°3.
En fait aujourd'hui je vous montre les portraits...on ne voit pas trop bien mais celui-ci est plutôt léger, avec dentelles sur tulle et couleurs pâles.
La vie devant toi.
Celui-ci, c'est le dernier que j'ai réalisé, je n'en pouvais tellement plus ( à coudre le jour et la nuit dans la chaleur, mes doigts et mes yeux criaient grâce) que je l'ai refait trois fois jusqu'à ce que je sois satisfaite du résultat...encore une clef, une montre, et une serrure, pour le perplexe bébé au regard sans fond.
Le nid.
un autre bébé cousu dans un nid de tulle usé, il m'a semblé une évidence, comme ça m'arrive souvent d'ailleurs mais plus spécialement encore, à cause du tulle que je gardais depuis des années car je savais que j'en ferais quelque-chose de particulier.
Le pépé.
Brave aïeul dont j'ai amalgamé le col de chemise rayée et raccommodée avec d'autres bouts rayés et raccommodés...
En ce moment je continue, sur un grand format qui sera exposé en septembre, avec des oeuvres des artistes des Ateliers... à demain...
Textile bavard, n°2
Des mains pour coudre.
trois mains en lin teint, sûrement un peu étranges mais très pratiques, je vous l'assure.
Les clefs.
des clefs en lin teint et le regard qui va avec, un regard de bébé...puissant, bouleversant.
Le bébé suspendu.
cette photo incroyable, d'un bébé accroché dans un sac au mur du jardin. C'était paraît-il une façon habituelle de garder les bébés à l'abri du danger tandis qu'on travaillait. Elle m'a inspiré cet assemblage de sacs et de crochets.
j'ai beaucoup utilisé les crochets et les anneaux, anciens bien sûr.
La promesse.
on ne le voit pas mais au fond du petit trou il y a une image de bébé, encore. Une petite vitre et le bébé au fond. Comme un ventre.
j'ai travaillé surtout avec des images d'enfants à cause de tous ces linges d'enfants que j'avais entassés, cela se répondait si bien.
je crois avoir oublié de vous dire que tout ça s'appelle "Textile bavard".
Le Mans fait encore son cirque
Chère Ulla,
à ta demande je développe un peu autour de notre grande fête annuelle.
C'est organisé par la ville du Mans. Des associations de quartiers réalisent des costumes et des chars ( avec l'aide d'une équipe de costumières et de plasticiens dont je fais partie) et défilent toute une soirée accompagnés de troupes d'artistes de rue et de musiciens, danseurs...
C'est une grande parade qui dure des heures, traverse une partie de la ville, attire des milliers de spectateurs...l'organisation et la préparation sont particulièrement difficiles et fatigantes, mais c'est unique!
en dévoiler un peu
Et enfin hier, à 17 heures, l'accrochage était terminé,
j'ai pu attendre, sereinement, l'arrivée des gens que j'aime - beaucoup hélas furent absents - le premier vrai moment de détente depuis plus de deux mois!
Je vais dans les jours qui suivent vous montrer le contenu de cette expo, j'aurais envie de tout poster d'un coup mais non, vous devrez revenir et revenir...
Le grand gars.
Cette chemise, qui comme les 3 autres utilisées ici, fait partie des " linges d'Angers" ( pour ceux qui ne connaissent pas cette histoire et que ça intéresse, rendez-vous dans les pages précédentes), m'intrigue à cause des chiffres imprimés; je suppose, vu le contexte, qu'ils s'expliquent par des années de pensionnat.
J'ai appliqué à l'intérieur le visage - toute petite photo agrandie taille réelle - d'un jeune garçon au regard intense.
Ce fut une des révélations de ce travail: l'agrandissement des minuscules visages des photos anciennes m'a fait découvrir des intensités ignorées. Et je les ai imprimées sur mes lins.
Mon propos étant que les vieux tissus sont imprégnés de l'âme de ceux qui les ont portés ou utilisés, cette technique du transfert m'a servie d'une puissante façon.
J'ai ainsi pu ré-habiter les lins avec, directement fusionnés dans leur fibre, la peau et les regards d'êtres qui me transmettaient quelque-chose d'eux, de leur vie. J'ai ressenti , et l'ai traduit par des "portraits" en tissu.
Coeur de petite fille.
Un coeur en tissu rouge cousu dedans, et une étiquette en tissu cousu accrochée à une petite chemise un peu déchirée.
Les deux filles.
Deux soeurs imprimées sur leur chemise, et quelques fragments colorés, parce que je les ai imaginées fraîches et gourmandes.
Vous pouvez apercevoir le Pavillon Monod, ce bel endroit qui a été confié à mes chiffons et qui les sert miraculeusement; ça a été un bonheur de les accrocher sur des murs faits pour ça .
Au-dehors, je vous montrerai, c'est la plage, les fontaines et les parasols, les enfants qui jouent et crient. Difficile après ça, je crois, d'exposer ailleurs.