Le Curieux Petit Lieu

Un jour, j'ai voulu voir jusqu'où on pouvait aller en matière de costume;
j'ai aussi eu envie de donner de la présence aux personnages qui peuplaient mes songes.
Je suis allée chez Emmaüs et ai trouvé ce genre de brassière, blanche, très simple.
J'ai pris pinceaux et aiguilles, peintures pour tissu, bouts de dentelle
et morceaux de rien presqu' oubliés, quelques perles; j'ai  consulté
des images de musées, rêvé et travaillé des heures, des jours peut-être,
déchiré un peu ici, sali là,
au final, ça donnait ça:

Je l'ai installée dans un cadre vitrine, ( il y est toujours,
c'est pour ça que les photos sont pas terribles )
l'ai appelée "Veste de petit prince royal";

Au hasard d'une exposition, une dame m'a demandé
de quelle époque elle était...
c'était ma réponse: il n'y a pas de limites en matière de costumes,
on peut en créer des très anciens... avec délectation fabriquer l'illusion...

Dans ce livre, illustrations de la mode de 1850 à 1895...
400 pages de dessins représentant tournures, jupons,
corsets, corsages, tous les accessoires utilisés à l'époque,
vêtements d'enfants, etc, un tourbillon d'images hallucinant!

Delphine, toi qui m'as offert ce livre incroyable,
tu avais deviné qu'un jour il m'inspirerait à l'infini..

"Fashion design" créations de mode, 1850-1895, a pepin press design book

Tiens tiens, des chapeaux, ça faisait longtemps que je
n'étais plus dans les chapeaux, mais j'aime toujours autant ça,
non pour en porter, car j'ai les cheveux longs,
ça les rend plats, électriques, incoiffables, j'ai renoncé...
mais parce que ce sont des objets prêts à toutes les fantaisies
créatrices, encore plus que les sacs qui m'intéressent déjà bien!

Du coup, j'en crée, mais j'encadre également, de temps en temps,
des ateliers de customisation autour du chapeau,
en utilisant des bases existantes récupérées, feutres, pailles...
qu'il n'y a plus qu 'à "garnir", et là les femmes s'amusent
et laissent leur imagination s'exprimer.

Ici, le petit vert pâle est une création de bout en bout,
à la manière des chapeaux des années 1880,
c'est-à-dire que je l'ai façonné en tissu sur du fil de fer, deeous et dessus,
c'est uniquement de la couture; pas de base moulée, le fil de fer
donne la forme sur laquelle j'ai rajouté un ruban de velours froncé ( le bord) ,
un chou de soie et une plume...
c'est ce que je préfère, concevoir la totalité !

Le deuxième est un chapeau en velours rose que j'ai trouvé
dans un vide- grenier, il est un peu déteint mais j'adore le travail de mise en forme

et de moulage...

années 30 peut-être...je vous montrerai aussi des pailles et plumes bientôt!

C'est reparti, oui...je suis sûre que vos pensées et commentaires d'encouragement
y sont pour une bonne part...dès jeudi je retrouvais ,après l'atelier-fleuve
de mercredi soir, le fil des réalisations; c'est d'ailleurs pour ça que j'ai manqué
à mes posts ces derniers jours...

Je me discipline un peu - pas mal même! pour réaliser des costumes qui plairont,
car je sais que mon goût pour les textiles décapis n'est pas celui de tout le monde!... alors je couds A LA MACHINE (!!!) des petites robes sages, très fraiches et propres,
que je ne dévoile pas ici parceque les destinataires ne les ont pas encore vues.
Je me connais, dès que j'aurai fini je me jetterai sur des dentelles en lambeaux,
des bouts de lin pleins de déchirures, des rubans éteints et ternes
pour fabriquer, avec mes mains soulagées, une aiguille et du fil, n'importe quoi d'importable!

les enfants étaient costumés lors des somptueuses fêtes

la Marchesa Giulia Paterno di Spedalotto au bal "Marie-Antoinette", au Palais Gangi

Mes recherches autour de certains costumes m'ont conduite à ce livre,
"La Sicile au temps des guépards", qui évoque grâce à un texte
non dénué d'humour et à de belles photos l'histoire de
l'aristocratie sicilienne...je m'y suis régalée...

reliquaires sans nombre, chapelles privées, objets de dévotion...

Giulia Alliata de Montereale, princesse de Gangi, 1910

"La Sicile au temps des Guépards", textes Gérard Gefen, photos Jean-Bernard Naudin, collaboration de Fanny Calefati di Canalotti, stylisme Lydia Fasoli, editions du Chêne

Profité d'un rayon de soleil entre deux grosses pluies,
il ne fait que pleuvoir à grosses gouttes depuis ce matin,
les jours d'avant aussi d'ailleurs, parfois une éclaircie,
on se dit - enfin!..., mais ça recommence, et chez vous?

Profité d'un rayon, photographié des gouttes sur des feuilles,
mis les fraises qui trainent sur des feuilles de bambou,
et puis c'est reparti ça tombe du ciel, encore, encore...

J'aime la pluie c'est vrai, mais là ça fait beaucoup quand même!

Ouh, là je devrais être en train de travailler dur mais rien à faire,
panne de motivation, d'inspiration, de persévérance...alors, hop,
un petit post, avec un thé et un bout de chocolat, et puis il va
falloir y aller quand même, on verra ce que ça donne.
J'ai un gros atelier ce soir.

Donc voici un bel échantillon de velours rouge, en fait un dessus
de cheminée j'imagine, ou quelque chose comme ça...et un travail
d'appliqué -brodé plutôt réussi...( au moins une qui n'était pas feignasse...)

Heureuse d'avoir déniché ces vêtements d'homme, plutôt rares;
les matières, la fabrication sont efficaces, solides, sobres.

Les couleurs et le rapiéçage soigneux sont pour moi
une source d'inspiration.

Tout près l'une de l'autre, étoffe masculine,
étoffe féminine...évidence, harmonie, subtilité!

Tout au creux de la forêt profonde, dans une lointaine
vallée inaccessible, les sabots sur la mousse ,
au milieu les fougères, le cerf ...

Surgit-il d'un conte enchanteur, passe-t-il simplement son chemin?
Fuit-il les lisières , les chasseurs, ou annonce-t-il des évènements féeriques?...

( désolée, il est sous verre, ça brille! )

Ce week-end c'est la grande vente Emmaüs, j'ai trouvé des choses:
un grand col en tulle brodé de libellules et de fleurs, une valise en carton
doublée d'un papier fané comme j'aime, une belle broderie anglaise,
des dentelles et des photos d'enfants...
Celui-ci est si mignon avec son air un peu inquiet et son
petit derrière posé sur un coussin à volants...sa petite main sur son petit genou!
Maman, tout près de lui mais hors cadre, prête à se précipiter s'il glisse...
Sur le carton au dos, un point d'interrogation en rouge.
Pauvre enfant dont on ne sait plus qui il fut.

La petite Odette - c'est aussi écrit derrière -  est vive,
elle a une adorable bouille aux grands yeux étonnés; le photographe,
pour l'immobiliser, lui racontait une délirante histoire qu'elle a
peut-être crue toute sa vie.
Le reste, vous le verrez sûrement...plus tard...