Chaque jour y compris le dimanche depuis près d'un mois, c'est atelier-là, atelier-là-bas, inventer-ci inventer-ça, achats-de-ci achats-de-ça, coudre-peindre-montrer comment-faire recommencer deux fois, courir ici venir là, ouvrir-fermer ne pas oublier les clés les ciseaux le fil blanc le bleu ni les kilomètres de percale de satin, la réunion, le rendez-vous, répondre aux tels, y penser le jour, y penser la nuit, etc.
Hier matin sortant d'un rendez-vous, m'est venue l'irrésistible et folle envie d'aller marcher à la campagne-la vraie, pas un bout de ras-de-ville avec trois fleurs de lin qui poussent gauchement. Je suis rentrée bâcler un déjeuner-vite, et suis partie là où je connais un chemin. Entre 13 et 14 heures.
Cet hier-là il faisait beau!
J'avais pris, Delphine, l'Appareil Photo Numérique.
Devant leur beauté renouvelée, j'ai décidé de photographier les arbres.
...tous plus beaux les uns que les autres,
dans leur splendeur présente ou passée,
bien enracinés au creux des bois lumineux,
...et dans les étangs vert-soupe plein de grenouilles...
photographier les arbres encore,
oh pardon!!!
Je l'ai vu avant qu'il ne me voie, tout occupé qu'il était à farfouiller dans son nid douillet. Sa maman avait dû lui ordonner de ranger sa chambre pendant qu'elle allait chercher le déjeuner, sinon privé de dessert, et comme il adore le clafoutis de mulot aux cerises vertes il se magnait le tempérament.
Il a levé le museau deux ou trois fois avant de se rendre compte que j'étais pas sa mère - à mon avis leur vue à cet âge n'est pas au point. Curieux mais un peu inquiet quand même, il a claqué du bec alors j'ai filé doucement, histoire de ne pas lui faire démarrer l'existence par un traumatisme stupide, d'autant plus que j'avais ma photo, même imparfaite.
J'ai seulement espéré que c'était tout-à-fait normal que, bien que nocturne, ce bébé soit seul au milieu du jour dans son nid. Après tout, les maternités se ressemblent peut-être, et c'était sans doute simplement l'heure du "biberon de minuit"...qu'il faut aller préparer dans le fond de la forêt quand on est une maman hibou...(ou chouette plutôt, j'ai regardé dans mon Guide des oiseaux d'Europe).
Tout cet exotisme m'a bien changé les idées, et j'ai pu retourner à mon Cirque.