fouilles archéologiques textiles
Remontant une pile de courtepointes un peu affaissée, je suis tombée sur celle-ci, oubliée entre deux autres depuis longtemps; et pour cause: elle est tellement usée que je préférais ne plus la voir pour ne plus être tentée d'y toucher. Pourtant je l'ai regardée, j'ai eu envie de la poser sur le canapé, j'aime tellement son coton fleuri fané...
Entre les deux épaisseurs avait été cousu de quoi rendre le tout assez chaud, un lainage apparemment, d'une multitude de points plus ou moins grossiers au fil blanc; autant vous dire que ça ne date pas d'hier.
Mais c'était vraiment trop usé; que faire? la recouvrir de pièces, comme je l'ai fait sur une autre, que je vous montrerai peut-être?
La curiosité a été la plus forte, car comme je furetais de plus près, je me suis aperçue que l'intérieur avait l'air plus intéressant que je ne le pensais...l'étoffe étant très affinée par l'usure, j'ai décidé d'agrandir doucement une déchirure...
En effet, ce qu'il y avait dedans me semblait aussi beau que l'extérieur. J'ai choisi de défaire un peu de tissu là où c'était le plus abimé, afin de découvrir ce qui était caché, sur une quinzaine de centimètres carrés. Un peu comme l'archéologue strasbourgeois, vu hier soir sur Arte, qui explorait un à un les étages de la tombe égyptienne n°33, j'ai dégagé très doucement les fragments pour révéler les hiéroglyphes, et voici ce que j'ai trouvé:
Du lainage certes, un amoncellement de minuscules morceaux de lainage plutôt, à cet endroit en tout cas, cousus ensemble pour ne rien perdre. C'est très beau.
Je vais faire la même chose encore une ou deux fois, puis je coudrai proprement le tour des "cadres" ainsi mis en valeur, afin de les laisser visibles.
Il faut que je me dépêche, la saison des fouilles est si courte.
fétiches africains
Je n'ai pas vu cette exposition qui eut lieu au musée du quai Branly au début 2009. Je me console avec le catalogue, et ses images passionnantes.
"Recettes des dieux, esthétique du fétiche" nous parle de ces objets étranges, angoissants pour certains et dont le mystère reste entier : enveloppés, enduits de substances innommées, ils cachent leur force et leur puissance...à ceux qui ne savent pas les lire.
" Chaque objet a/est sa propre recette de matières, de gestes et de paroles. Il est singulier, unique et porteur de sens ".
La tunique de chasseur ( Côte d'ivoire, XXème siècle) est couverte de sachets renfermant poudres et textes
protecteurs.
Les objets de divination hétéroclites sont destinés à être déballés le temps de les consulter, puis renfermés aussitôt. Les pouvoirs sont capturés et sous contrôle.
"Recettes des dieux" esthétique du fétiche, musée du quai Branly, Actes Sud
dessus, dessous
C'est pour ainsi dire ma bible dès qu'il s'agit de costume ancien.
Deux énormes pavés qui retracent l'histoire de la mode, du 18ème au 20ème siècle.
Ce sont les collections du Kyoto Costume Institute, et bien sûr comme ça parle de mode, ce ne sont que des costumes d'apparat, et leurs sous-vêtements.
Les photos sont si bien faites qu'on peut - à peu près - comprendre comment ils sont construits, et c'est ça
qui me plaît.
Robe à la française, vers 1775
Veste brocart de soie, jupe en linon, vers 1760
Corset satin de coton avec 162 baleines, panier avec cerceaux ovales de rotin et rembourrage, chemise de lin
Pet-en-l'air, corset, jupe de soie
Robe à la polonaise, vers 1780
Tournure, corset, chemise, culotte, 1870, 1880
Corset satin de soie, années 1880
Traîne à volants de dentelle, robe de Worth (volant anti-poussière, pour ne pas salir la robe)
"Fashion", une histoire de la mode du XVIIIème au XXème siècle, Taschen
déconseillé aux âmes sensibles
encore des mystères
Une nouvelle livraison de Marguerite!
Très curieuse...
C'est tout noir et violet cette fois...
Un bracelet-manchette-reliquaire: soie, perles, dentelle et bordure noires, doublure ottoman bicolore, fermeture à pressions.
Enfermées dans un tulle, de grosses perles un peu mystérieuses...ouh lala, elle nous fait quoi la Margotte dans sa datcha?
Puis un collier, les mêmes matières, avec une déco de jais qui doit avoir plus de 100 ans! différents éléments de mercerie anciens, minuscules, sont intégrés.
...surtout, une pochette secrète à l'arrière du pendentif, fermée d'un petit bouton, de quoi cacher un mystère, encore...
et encore des pièces uniques.
bijou désuet
Hier Marguerite m"a fait parvenir un geai voyageur. (Pour celles et ceux qui ne connaissent pas l'histoire de Marguerite, visiter la catégorie "curieuse boutique").
Je connais le message, ça voulait dire qu'elle avait quelque-chose à vendre; j'y suis allée - cette fois je l'ai trouvée dans un genre de datcha.
Elle ne m'a pas proposé de thé, mais un chocolat fumant, que nous avons dégusté près de la cheminée.
Elle avait ce collier à me confier; il est tout-en-ancien, perles, fleurs de velours, perles de fil de soie, rubans.
Cousu au petit point; l'arrière est en coton imprimé . Seul le ruban de tour de cou est en ruban actuel, un ottoman kaki. Je l'ai déjà photographié ici.
Ce collier s'appelle Elizabeth.
Il n'y en a pas deux aussi spéciaux au monde, et même dans tout l'univers, j'en suis certaine!
illustration "datcha":
photos de Ivan Terestchenko, maison au fond des bois de Dominique de Roquemaurel
l'adieu au thé
Je ne supporte plus le thé.
Peut-être en ai-je trop bu depuis des années et des années, je n'ose d'ailleurs essayer de calculer combien ça fait de...camions-citerne de thé que j'ai pu ingurgiter?!...quoi qu'il en soit, je suis carrément écoeurée rien qu'à l'idée du thé!
Alors comme ça me manque quand même, l'instant du thé je veux dire, le côté hors du temps, voire un peu cérémoniel que le thé entraîne, j'ai cherché par quoi le remplacer.
Café? sûrement pas...
Tisanes? bof, je m'en fait des goûtues, mais ce n'est pas pareil, il manque vraiment quelque-chose.
Finalement j'ai trouvé, à force de fureter, une recette qui apparemment ressemble à des mélanges indiens, mais je le fais à ma façon, et alors là, bonheur, je retrouve la rondeur en bouche du thé, cette longue sensation qui reste après l'avoir avalé...on croit vraiment boire du thé, un très bon thé, mais ça n'en est pas...c'est du velours...
Pour environ un litre d'eau :
- 2 grammes de gingembre frais
- 1 gramme de poivre, ici cubebe
- 1 gramme de girofle
- 2 grammes de cardamome entière
- 2 grammes de cannelle
La photo montre les épices dans leur poids exact, si vous ne pouvez peser au gramme près; pour ma part j'ai finalement diminué la girofle d'une bonne moitié, c'est trop fort...
Il faut ensuite hacher le gingembre et piler le reste.
Vous mettez dans une casserole et laissez bouillir 2 minutes, ou un peu plus selon votre goût.
Vous filtrez.
Vous buvez votre thé sans thé.
Attention, j'imagine qu'il ne faut pas non plus en boire des litres, ce sont des épices fortes tout de même; mais je peux vous dire qu'après le déjeûner, deux tasses, ça donne la pêche! et côté cérémonie, on est gâté, avec tous ces trucs à peser et à piler! comme au Tibet! et hop, un petit bout de voyage en prime! en plus toute la maison est parfumée...
rose et bonbon
Cette semaine je me suis promenée sur les blogs...
Et surprise!
Chez Juste avant minuit, j'ai découvert un tableau qui m'était familier, pourtant je ne l'avais jamais vu...ICI,
sur le beau blog délicat de Cielo moon.
Je reconnais les matières, considérablement égayées par l' image sereine d'une petite fille et des broderies roses!
C'est le kit que je proposais en octobre, utilisé de façon créative par Cielo moon...je suis impatiente de voir la suite...
dans la cuisine
Hier après-midi, ( mais était-ce bien hier?! car il pleut comme si le monde et l'éternité n'étaient que pluie) un beau rayon de soleil a traversé le fenestron de la cuisine pour faire genre" le lampadaire Déjanté est électriquement allumé"; et aussi pour éclairer d'une façon joyeuse et optimiste la photo des ancêtres. Je n'ai pu résister à la photo.