vive la mariée...
du coup, il arrive
mouton vole
ce mouton-là, il lui manque une patte, d'accord, mais il peut voler, quand même ça n'est pas négligeable pour ce genre d'animal; et il en profite, je le sais car une fois ou deux, à une heure excessivement tardive où je ne dormais pas, j'ai senti un souffle d'air sur mon front, un doux vrombissement et, ouvrant l'oeil, j'ai pu, il me semble bien, apercevoir quelque-chose d'aérien qui disparaissait derrière le paravent. C'est pour cela que je laisse toujours entr'ouverte la porte de la petite vitrine dans laquelle je l'ai posé. J'essaie de le gâter un peu, car ses frères l'ont abandonné- vous savez, ce sont eux qui sont partis en Angleterre sur un chapeau de bergère, non mais ils se prennent pour quoi ? ( voir 1ere page du Curieux Petit Lieu pour ceux qui ne sont pas au courant de cette fameuse affaire)
un autre livre
j'ai punaisé sur mon mur deux gravures tout
chiffons
c'est parmi les chiffons que je me sens bien, ceux qui ont une histoire; froissés, déchirés parfois, ils ont déjà vécu leur existence laborieuse. Alors je leur offre de s'abandonner à la lumière ( à tour de rôle ils dorment dans les boites, les armoires, je les sors au grand jour pour les admirer puis ils laissent leur place à d'autres) je les réunis par affinités, plutôt que par contrastes - tous les voiles de coton, de lin ensemble, un grand amas de légèreté; ailleurs ce sera tous les édredons, en piles; les vieux imprimés à demi effacés, entassés les uns près des autres...