J'ai sous les yeux le très beau livre tiré du tournage de l'Alice au pays des merveilles de Tim Burton; tout le travail bien inspiré de son équipe, autour des personnages, décors, costumes, du scénario et de l'image.

La table de thé du chapelier m'avait inspiré une mise en scène de table l'année dernière. On la voit tout d'abord défraîchie, parce que ça fait des années que le Lièvre, le Loir (des personnages si drôles!) et le Chapelier attendent en "tuant le temps". Et en prenant le  thé bien sûr. A la fin du film on y a droit telle qu'elle était lorsque Alice l'a trouvée enfant, couleurs fraîches, théières et tasses en parfait état. Un beau travail de décor, comme je les aime!

J'adore aussi la fabrication de la potion riquiqui par la so delicate Reine Blanche...un personnage dont la bizarrerie m'a particulièrement touchée: le blanc sali de son univers, ses profondeurs d'âme blessée sous un teint trop diaphane...

Quand Alice chute dans le terrier, elle se retrouve dans l'étrange salle des portes, qui a été construite "en vrai", dans les moindres détails, et dont l'ambiance un peu glauque m'a fait penser, par association d'idées, et toutes proportions gardées - si je puis dire - à celle de certaines installations de Louise Bourgeois: lourde d'un passé dont on n'a pas forcément envie de se souvenir...ce qui est le cas d'Alice puisqu'elle est déjà venue, en rêve...ou pas...?

Ce film m'a réconciliée avec une histoire que je détestais lorsque j'étais enfant. Mais Tim Burton a sa façon bien à lui de raconter les histoires.

"Alice au pays des merveilles" le livre du film, Mark Salisbury, ed. du Chêne

Je sais, elles sont connues comme le loup blanc, mais j'aime tellement ces photos, en plus je viens de me dégotter le livre, alors je ne résiste pas au plaisir de vous en choisir, juste trois d'entre elles.

Julia Margaret Cameron fut une grande artiste, qui s'est appropriée la photographie dès les années 1860, et a saisi tout ce qui bougeait gracieusement autour d'elle...Elle a su être audacieuse, sans influence extérieure, et ça donne des images qu'elle aurait tout aussi bien  pu réaliser la semaine dernière tant elles sont intemporelles. Mais ça, je pense qu'elle ne l'a pas imaginé.

"Annie"   1864

"la nymphe des montagnes" douce liberté 1866

"Julia Jackson" avril 1867

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Et voici deux compositions, ça a été plus fort que moi, c'est venu tout seul en passant devant, je n'ai pas résisté; un fond de velours passé pour le squelette d'oursin et les fleurs de tissu amidonné, des clés rouillées sur la broderie chinoise...quel plaisir! du coup c'est comme une porte réouverte soudainement - et en grand - l'envie de me replonger les yeux grands ouverts dans le raffinement de l'ancien dont je me suis entourée, les belles choses délicates qui ne demandent qu'à se marier entre elles, les découvertes magiques dans les boites entassées...

Durera, durera pas? je souhaite en tout cas réussir, cet hiver, à concilier toutes mes activités et en rajouter un peu, selon les projets en cours d'évolution...dormir quelques heures de moins, peut-être?

Sont réunies sur un mur de l'atelier les photos anciennes qui m'inspirent.
Le silence et les regards.

Encore un blog direz-vous...celui-ci se transformera un jour prochain en site officiel!
en attendant il est né comme ça, et j'y présente mes tableaux car il faut bien se lancer un jour.
C'est donc ICI...

c'est juste une photo que j'aime beaucoup; j'en avais fait toute une série pour l'expo, mais je n'ai pas pu en faire des tirages comme je voulais, alors personne ne les a encore vues.
j'aime le rayon de soleil, l'imprimé de l'intérieur de la valise, et bien sûr ce qu'il y a dedans...

La première fois que j'ai vu "La Duchesse", j'ai été tellement bouleversée que j'ai pensé que je ne pourrais jamais le revoir, chose qui m'ennuyait beaucoup car je visionne toujours "plusieurs" fois les films dont les costumes sont beaux, en cousant, brodant, etc; et puis, je l'ai quand même regardé de nouveau, je pleure comme une madeleine à chaque fois, mais bon...

"Les robes et les chapeaux sont sans doute notre seule façon de nous exprimer" dit lors de sa nuit de noces Georgiana à son affreux mari froidement impatient. Ses parures sont magnifiques, elle les dessinait elle-même, elle s'exprimait bien à travers celles-ci...mais pas seulement, et ça m'a donné envie de lire sa biographie, mais j'ai l'impression qu'elle n'est pas sortie en français, en savez-vous plus?

J'ai regardé "Reviens-moi" de Joe Wright, d'après le roman "Expiation" de Ian McEwan.

Joe Wright est celui qui a réalisé l' "Orgueil et préjugés" que j'aime tant...et il révèle ici un talent extraordinaire, il a des idées vraiment nouvelles, une créativité fabuleuse, il sait s'entourer de gens également créatifs...

On a le sentiment d'être dans cette merveilleuse maison au décor raffiné, de vivre cette journée d'été avec les enfants; la musique envoûtante, l'idée géniale du bruit de la machine à écrire qui suit les pas de Briony, et puis cette scène époustouflante sur la plage envahie de soldats, scène sans coupure qui dure...plus de cinq minutes, avec des centaines de figurants, des dizaines de situations qui se déroulent, semble-t-il, d'une façon naturelle...Joe avait déjà, pour "Orgueil et préjugés, essayé de réaliser ça mais n'avait pas réussi; ici c'est incroyable, une vraie prouesse technique qui, pourtant, garde une fluidité magique...du grand art...

Décidément je suis une inconditionnelle!

Elle est dans mes albums photo mais je ne crois pas vous l'avoir présentée, cette étrange image: une femme marche sur un chemin et se retourne à demi; on le voit à peine mais un chien l'accompagne ( à sa gauche tout près d'elle); c'est tout simple en fait mais il en émane quelque-chose d'énigmatique...

Je l'ai encadrée de dentelles, cousue sur un morceau de lin peint, mais je m'interroge encore.

La petite Louisette ne voulait pas qu'on la photographie;
il fallut ruser un peu. Ainsi, au moment où le petit oiseau sortait
de l'objectif, elle était en train de penser aux délicieux
bonbons qu'elle allait s'acheter avec les sous qu'on
avait promis de lui donner en repartant.