Quelques pages du cahier dans lequel j'ai entassé les inspirations pour mon travail actuel.

Je l'ai rempli trop vite, il a fallu rajouter des feuilles, dans tous les sens.

Je l'ouvre souvent afin de consulter les idées premières, celles qui me guident et me tendent le droit fil...

C'est ce qu'on inscrivait autrefois sur les cartes marines, là où personne n'était encore allé, aux confins des mers connues, à l'orée des océans mystérieux. J'ai toujours adoré cette phrase incroyablement évocatrice..."Ici il y a des sirènes"...
Pour moi cela représente une porte sur l'inconnu qui attire, envoûte, fascine, inspire. Obsède?
J'en ai fait la devise du "Curieux petit lieu" à l'époque de la boutique, j'avais accroché la bannière au-dessus des tables, vous en souvenez-vous?
J'avais omis de vous la montrer, la voici donc, et un jour ce sera la bannière du blog, promis. En attendant elle est suspendue à l'atelier.

Une petite merveille, cette poupée rapportée de Bolivie par Claire, ma voisine d'atelier.

On ne s'en rend pas forcément compte comme ça, mais les tissus utilisés sont très "bruts", rustiques; dedans il y a des feuilles de maïs séchées. C'est cousu à grands points. Tout ce que j'aime.

Quelques vues d'atelier et des créations sorties pour la circonstance, noyées dans les strates de textiles. C'est vrai qu'il faut fouiller du regard, lorsqu'on s'y aventure, pour discerner peu à peu les objets qui possèdent une étiquette et sont donc à vendre...il faut même faire plusieurs fois le tour, lentement voir émerger du décor ces choses potentiellement acquérables (ça se dit ?), mais on dira que ça fait partie de l'expérience. Et puis on cause en même temps, on papote entre gens aux atomes crochus, et ça peut durer, et c'est bon!
Bienvenue!

Juste une petite pomme de terre en forme de coeur...celle-ci ne passera pas à la casserole.

Ailes de quoi?
On n'en sait rien, mais elles se sont posées à L' Autre curieux pour porter le bonheur, en attendant le muguet...

Mais qui donc s'est installé au grenier pour y prendre un thé en cachette?

en savoir un peu plus ICI

Une belle toile de lin à carreaux, gansée de bleu (je rêve d'une robe dans un tissu comme ça);
Des découpes étranges;
Un travail soigné, des détails précis...

Je me suis longtemps demandée ce que c'était et à quoi ça avait servi. La personne qui me l'a expliqué était confuse en me disant qu'elle le savait car y en avait dans sa famille, mais que tout avait été jeté.

C'est une couverture de cheval!

Je n'ai pas vu cette exposition qui eut lieu au musée du quai Branly au début 2009. Je me console avec le catalogue, et ses images passionnantes.
"Recettes des dieux, esthétique du fétiche" nous parle de ces objets étranges, angoissants pour certains et dont le mystère reste entier : enveloppés, enduits de substances innommées, ils cachent leur force et leur puissance...à ceux qui ne savent pas les lire.

" Chaque objet a/est sa propre recette de matières, de gestes et de paroles. Il est singulier, unique et porteur de sens ".

La tunique de chasseur ( Côte d'ivoire, XXème siècle) est couverte de sachets renfermant poudres et textes
protecteurs.

Les objets de divination hétéroclites sont destinés à être déballés le temps de les consulter, puis renfermés aussitôt. Les pouvoirs sont capturés et sous contrôle.

"Recettes des dieux" esthétique du fétiche, musée du quai Branly, Actes Sud

Je ne supporte plus le thé.
Peut-être en ai-je trop bu depuis des années et des années, je n'ose d'ailleurs essayer de calculer combien ça fait de...camions-citerne de thé que j'ai pu ingurgiter?!...quoi qu'il en soit, je suis carrément écoeurée rien qu'à l'idée du thé!
Alors comme ça me manque quand même, l'instant du thé je veux dire, le côté hors du temps, voire un peu cérémoniel que le thé entraîne, j'ai cherché par quoi le remplacer.
Café? sûrement pas...
Tisanes? bof, je m'en fait des goûtues, mais ce n'est pas pareil, il manque vraiment quelque-chose.

Finalement j'ai trouvé, à force de fureter, une recette qui apparemment ressemble à des mélanges indiens, mais je le fais à ma façon, et alors là, bonheur, je retrouve la rondeur en bouche du thé, cette longue sensation qui reste après l'avoir avalé...on croit vraiment boire du thé, un très bon thé, mais ça n'en est pas...c'est du velours...

Pour environ un litre d'eau :

- 2 grammes de gingembre frais
- 1 gramme de poivre, ici cubebe
- 1 gramme de girofle
- 2 grammes de cardamome entière
- 2 grammes de cannelle

La photo montre les épices dans leur poids exact, si vous ne pouvez peser au gramme près; pour ma part j'ai finalement diminué la girofle d'une bonne moitié, c'est trop fort...

Il faut ensuite hacher le gingembre et piler le reste.

Vous mettez dans une casserole et laissez bouillir 2 minutes, ou un peu plus selon votre goût.

Vous filtrez.

Vous buvez votre thé sans thé.

Attention, j'imagine qu'il ne faut pas non plus en boire des litres, ce sont des épices fortes tout de même; mais je peux vous dire qu'après le déjeûner, deux tasses, ça donne la pêche! et côté cérémonie, on est gâté, avec tous ces trucs à peser et à piler! comme au Tibet! et hop, un petit bout de voyage en prime! en plus toute la maison est parfumée...