Celles qui venaient autrefois au "Curieux petit lieu" ( l'atelier )
s'en souviennent peut-être: cette lampe y voguait.
Je l'avais trouvée chez Emmaüs pour mon fils au départ,
et puis il a voulu autre chose, je l'ai gardée pour moi.
C'est une ancienne lampe de celles qui se faisaient
dans les années 60 je crois, j'ai juste remplacé
les voiles en "parchemin" par une chute de gaze
teinte en bleu pâle; maintenant elle est à la maison,
et me fait toujours autant voyager...

Et voilà c'est enfin parti, les ateliers "Le Mans fait son cirque", mon premier groupe travaille sur le thème des pirates; c'est pour moi le moment de fouiller dans des bouquins, faire les croquis, puis les patrons, les prototypes de costumes et d'accessoires que je leur propose, trouver les matériaux...ils commenceront à  réaliser leurs costumes dès mercredi.

Alors je trouve des images, et j'ai aimé celles-ci ,  "Le monde dans une tête de fou", de Jean de Gourmont, 1590 ( BNF) - et "Marrooned", ( abandonné) de Howard Pyle (XIXeme), dans  "Pirates et flibustiers des Caraïbes" chez Hoëbeke.

J'en ai profité pour lire un peu évidemment, apprendre des choses sur le sujet,et me replonger dans quelques scènes de "Pirates des caraïbes" dont les costumes sont très beaux, comme j'aime...et aussi, errer encore ( quelques secondes seulement, juré!) dans le regret de n'avoir pas choisi quand il en était temps de devenir costumière pour le cinéma...

Construction en bois, fer, cuir...datée de la fin du XIXème et anonyme. Sa photographie est accrochée dans mon atelier, car c'est pour moi une source d'inspiration; ces objets de bric et de broc parlent de liberté, de gratuité, m'entrainent dans les profondeurs de l'âme et de l'humanité créatrice...oui, inspiration garantie!

photographie tirée de "La France des arts populaires", de Paul Duchein, Privat éditions

Ces choses sont étonnantes, ce sont des reliquaires, mais encore plus étonnantes peut-être que les reliquaires...des objets de piété réalisés avec des matériaux qu'on qualifierait maintenant de "récupération", c'est- à-dire du papier, qui était roulé, collé, et doré; de la mie de pain pour fabriquer les statuettes; du verre, des bouts de rien...et des étiquettes manuscrites sur les reliques. Les religieuses cloitrées réalisaient ainsi des chefs-d'oeuvres d'ingéniosité et de foi... le premier semble être un reliquaire de voyage, il ferme et est conçu pour être transporté. XVIIIe siècle. Le second, XVIIIe aussi, a un médaillon central en canivet
( carton découpé au canif) et un très beau décor ...en papier!

photographies tirées du beau livre "La France des arts populaires" de Paul Duchein , Privat éditions

C'est quoi cette chose? ah ah! suis allée faire mon petit marché,
et bien sûr, passage côté brocante d'abord, et voilà ce que j'ai trouvé;
comme vous je me suis demandé ce que ça pouvait bien être,
mais comme je pouvais toucher,et que je suis curieuse!...j'ai saisi l'objet et ai cherché...et voilà, un autre petit banc!

C'est un château, enfin je veux dire, un chapeau,
c'est les deux en fait. C'est du papier mâché sur
une structure de grillage, c'est peint et verni.
La petite colline verte se pose sur la tête ( taille enfant),
on peut faire tenir le tout avec un ruban autour du cou.

son nom exact est " Casque d'architecte de château de conte de fées",
il fait partie d'une collection d'accessoires autour du conte
que j'ai baladée dans les écoles, je vous en montrerai
d'autres - je suis pro du suspense- dès que j'aurai mis
la main dessus!

Elles sont entre 450 et 500, rangées dans deux plateaux en bois.
Une fois par an, dès que le temps et mon courage le permettent,
je les emmène dans le jardin et je fais le ménage. A chaque fois
j'oublie de me procurer un masque, alors je nettoie à bout de bras,
à cause de la poussière mais surtout de l'odeur des parfums...
car c'est un très vieux "fond" de parfumeur, des flacons de liquides
plus ou moins liquoreux, épais, cristallisés, aux couleurs allant du
transparent pur au trouble le plus suspect...certaines bouteilles
sont vides bien que fermées, notamment celles qui sont en aluminium,
bouchées de liège infidèle; les fioles de verre au bouchon vissé
sont en majorité encore pleines ou à demi,
et parfois l'étiquette s'est décollée; quand elle existe encore,
on peut lire des choses du genre " fougère 418", " fond boisé 32",
"anjelica R9" ou "greenwood", vetiver, etc, y compris des
formules compliquées ( enfin  qui me paraissent compliquées,
j'avais 3,4 de moyenne en chimie au collège); la plus petite
doit mesurer 2,5cm de hauteur avec le flacon, c'est écrit "néroli"
sur l'étiquette qui est roulée deux fois autour.
C'est un peu écoeurant - je viens de finir le dépoussiérage -
et fascinant, mystérieux, encore du fourbi de sorcière.
En général je pose un tissu dessus, la poussière et les parfums
voyagent moins...

Pour entrer ici, on peut secouer avec précautions la clochette, on peut aussi se servir de la clef; ou bien, si l'on hésite, il est possible d'écrire un mot grâce à la plume blanche, qui transmettra. Chacun fait selon soi.

Ah la maison dans les arbres...la cachette dans le feuillage,
le grand nid dans les branchages.
Dans le livre "Habiter dans les arbres",
de Paula Henderson et Adam Mornement chez Ulmer,
j'ai choisi ces images anciennes  parce que je n'y ai

pas trouvé la photo de la maison que j 'imagine...parmi toutes
les cabanes-en-arbres représentées, aucune ne lui ressemble,
est-ce parceque c'est seulement un rêve, ou parcequ'elle est
trop spéciale? irréalisable, ou trop personnelle? je crois que c'est plutôt ça,
de bric et de broc elle serait, et en même temps féminine, un peu foldingue aussi.Celles que j'ai vues ici me semblent trop clean, pas assez habitées peut-être.

Il fait partie de mes tableaux inspirés par les touaregs;
leur façon de nouer, lier les paquetages sur le dos
des dromadaires, l'aspect que prennent peu à peu
les objets de leur quotidien austère ont directement
provoqué cette création; cuir, corde, toiles indigo,
petits objets métalliques, perles bleues... tout cela
travaillé au gros fil de lin ciré.
Bien sûr j'aime les matières arachnéennes, délicates;
les matières plus masculines, "de grand-père" comme
je les appelle, m'attirent beaucoup aussi: gros velours,
toiles de coton solides dans des coloris anthracite,
bordeaux, kaki, marron foncé...c'est rustique et raffiné...