fixée à jamais sur son porte-manteau, une robe immettable, inspirée par celle qui n'existe plus...

et ça s'appelle "Personne".

ça me reprend entre deux peintures: les petits points silencieux, les secrets cousus.

En préparation d'une expo pour la mi-mars, qui réunira peintures et textiles, je vous en dévoile un peu...et en reparlerai bien sûr.
L'enfance, puisque c'est ce qui a surgi lorsque j'ai pris les pinceaux il y a quelques mois, en sera le thème, et finalement ça ne change guère; déjà l'expo de juillet tournait autour, maintenant je ne tourne plus autour, je saute dedans jusqu'au cou!

Peinture, textile, dessin, je passe d'une technique à l'autre chaque jour sans trêve.

Ici les enfants suspendus, "larves" et "poupées".

Un autre  tableau-robe.

Réalisé dans un très beau tissu de lin mélangé à l'aspect bronze et indéfroissable, ce "tableau" est de forme empire, le bustier étant constitué de quantité de morceaux plus ou moins précieux, comme d'habitude.

J'ai cousu cette fois encore soit à la machine soit à la main.

Et n'ai pu m'empêcher d'inclure un portrait ...

Une petite merveille, cette poupée rapportée de Bolivie par Claire, ma voisine d'atelier.

On ne s'en rend pas forcément compte comme ça, mais les tissus utilisés sont très "bruts", rustiques; dedans il y a des feuilles de maïs séchées. C'est cousu à grands points. Tout ce que j'aime.

Dans la valise il y a

deux blouses en coton noir

cousues de fil blanc

reprisées de fil noir.

La cabane en lin.
Cela faisait des années que j'attendais l'occasion de la réaliser.
"Habit, habiter..." une cabane comme une chemise, dans le vieux lin, dont l'intérieur vibre encore de ses habitants.

L'intérieur bardé, comme un vêtement, d'élastiques, de rubans, de fermetures éclair, d'effilochages, en plus des visages un peu patinés de ceux qui  "vécurent" peut-être dans les fibres du lin.

...dans tous ces travaux que je tenais à présenter ici, j'ai exprimé ce que je ressens au contact du textile ancien. Je n'avais jamais réussi, ou plutôt osé le faire avant. Je me cantonnais prudemment dans une vision beaucoup plus "esthétique".
Je n'ai absolument pas de nostalgie du passé, comme on me l'a demandé au vernissage. Je me suis longtemps posé des questions sur le pourquoi de ce que je fais. Maintenant que j'arrive, à force de remises en questions (difficiles, exigeantes, très solitaires...) à prendre du recul devant mon travail, j'ai l'impression de servir, à ma façon, de révélateur d'émotions parfois puissantes. C'est déroutant.

Maintenant j'ai envie de revenir à une couture plus légère, facile! et peindre aussi...

Vestiges textiles.
tout petits morceaux infimes incrustés dans la trame usée, ou dessous, comme si les siècles les avaient entassés, amalgamés.

Ouvrir?
encore les symboles qui m'obsèdent un peu...

Corset.
celui-là aussi vous le connaissez, bardé de ses chaînes et crochets sans pitié!

La rebelle.
petite robe accrochée, déchirée, marquée du visage boudeur d'une adorable petite.

L'enfant sage n°2.
Vous connaissiez déjà cette robe, à laquelle j'ai juste rajouté le portrait qui convenait.

Reliquaire.
Un bébé au fond, accompagné de petits objets fétiches, le tout gardé par anneaux, crochets et sangles.

Louise.
Celui-ci doit rappeler quelque-chose aux fidèles du Curieux...
je l'ai enfin terminé - deux années de petits points - en cousant au centre une phrase d'une histoire de mon cru qui s'appelle "Louise"; j'ai trouvé ma Louise, une petite qui exista  et dont le doux visage intelligent pendouille au bout d'un ruban.

Les cousines.
quatre gamines qui ne se connurent sûrement pas mais se trouvent réunies là, étrangement fixées sur une guirlande de toile...avec anneau et attaches à bretelles.
j'aime inventer ce genre de rencontre impossible, transformer la suite à mon idée, imaginer ce qui ne fut pas.

L'enfant sage n°1
faux cadre en lin et dentelles teints et perles de bois.