J'ai regardé "Reviens-moi" de Joe Wright, d'après le roman "Expiation" de Ian McEwan.

Joe Wright est celui qui a réalisé l' "Orgueil et préjugés" que j'aime tant...et il révèle ici un talent extraordinaire, il a des idées vraiment nouvelles, une créativité fabuleuse, il sait s'entourer de gens également créatifs...

On a le sentiment d'être dans cette merveilleuse maison au décor raffiné, de vivre cette journée d'été avec les enfants; la musique envoûtante, l'idée géniale du bruit de la machine à écrire qui suit les pas de Briony, et puis cette scène époustouflante sur la plage envahie de soldats, scène sans coupure qui dure...plus de cinq minutes, avec des centaines de figurants, des dizaines de situations qui se déroulent, semble-t-il, d'une façon naturelle...Joe avait déjà, pour "Orgueil et préjugés, essayé de réaliser ça mais n'avait pas réussi; ici c'est incroyable, une vraie prouesse technique qui, pourtant, garde une fluidité magique...du grand art...

Décidément je suis une inconditionnelle!

Tout en faisant l'ours (non, promis Niaouli, je n'ai pas l'intention d'hiberner comme eux cet hiver), j'ai découvert des livres, et je tiens à partager avec vous ces photos extraites de

"Mauresques"
Femmes orientales dans la photographie coloniale 1860-1910
de Christelle Taraud
Collections Roger-Viollet

Je pourrais dire "no comment" mais je peux pas m' empêcher de m'exclamer: quelle lumière! quels costumes! quels témoignages, même si les décors sont apparemment plus ou moins faux ou détournés, même si les femmes photographiées semblent jouer des rôles dictés par le romantisme lié à l'imaginaire de l'époque. Les tissus tiennent leur place de façon inventive et ça me plait.

Puisque ça vous plait je vous propose une dernière photo,
et surtout vous conseille d'aller chez Marilyne, qui a participé
à la parade et lui a consacré un album à voir absolument!

Une longue soirée de bonheur, la ville transfigurée, les habitants subjugués,
pour ceux qui ont gardé leur âme d'enfant en tout cas...Impossible de décrire
les sentiments que je - et je ne suis pas la seule! - ressens dans ces moments
intenses entre tous.

Quelques images saisies comme j'ai pu, vous savez à quel point mes talents
de photographe sont limités, d'autant plus que de très belles choses se sont
passées lorsqu'il faisait nuit, et alors là, même plus la peine d'essayer!

Voici donc, entre les longues attentes de l'"avant" et les passages vibrants
de musique et de joie, des images de la grande fête!

Visions surréalistes de géants qui envahissent les rues tranquilles,

drôles de choses qui passent...

Cette année je ne défilais pas, j'ai pu remonter le flot des parades et
déguster la ville sous un autre jour, celui qu'elle ne vit qu'une fois,
où l'étrange prend le pas sur le quotidien, où il semble possible
de faire les plus fantastiques rencontres au hasard d'un coin de rue.

Je ne parlerai pas du gigantesque travail et de l'engagement que cela représente
pour des centaines de personnes, professionnelles ou pas;
juste vivre intensément ces moments, savourer le résultat,
s'émerveiller...et attendre l'année prochaine...

Je sens bien que mes cellules commencent à fourmiller dans l'impatience
de pouvoir coudre, broder ou même...tricoter!? des créations nouvelles;
bientôt, bientôt, allez, on se calme.
En attendant de pouvoir assouvir leur insatiable appétit, j'avais envie
de satisfaire mes neurones d'admiration, et je vous fais partager ce grand plaisir:
non mais regardez ces merveilles, la première fois que j'ai vu
"Les enfants d'Edouard" - ci-dessus- ça m'a littéralement coupé le souffle!
c'est de la broderie, oui! la technique s'appelle "bourrage bombé", c'est
un "bourrage en liège caractéristique de la boursouflure Napoléon III" ...
no comment! ( collection Brocard, Paris )

"Adam et Eve", broderie en soie et or avec haut-relief,
Musée national de la Renaissance, Ecouen.

Quand je vois ces choses hallucinantes, ça me donne envie de travailler,
non pas pour tenter d'égaler ces merveilles bien sûr! mais parceque
c'est la preuve qu'on peut créer des choses fantastiques avec le textile,
et que toute expression reste possible, selon le style et l'enthousiasme de chacune...
de nouvelles merveilles naîtront...sont en train de naître!

in "La broderie" de Pascal Payen-Appenzeller, photographies de Bruno Loret, Armand Colin ed.

Les pirates, les cigognes, les princesses...hola!
Pour pouvoir continuer, nécessité de se perdre un peu au vert, loin de la ville.
Balade dans le silence, c'est-à-dire la brise dans le feuillage,

les chants de merles, pinsons and co, l'eau du ruisseau qui dévale sur les cailloux.

Il a fallu réconcilier deux moutons qui se faisaient la tête,
aller au bout des chemins creux pour trouver la lumière,

longer les calmes prés dans le sentier prévu à cet effet,
contourner la fermette pour découvrir les hortensias cachés...

Allez, maintenant on rentre et c'est reparti!

Dans ce livre, illustrations de la mode de 1850 à 1895...
400 pages de dessins représentant tournures, jupons,
corsets, corsages, tous les accessoires utilisés à l'époque,
vêtements d'enfants, etc, un tourbillon d'images hallucinant!

Delphine, toi qui m'as offert ce livre incroyable,
tu avais deviné qu'un jour il m'inspirerait à l'infini..

"Fashion design" créations de mode, 1850-1895, a pepin press design book

les enfants étaient costumés lors des somptueuses fêtes

la Marchesa Giulia Paterno di Spedalotto au bal "Marie-Antoinette", au Palais Gangi

Mes recherches autour de certains costumes m'ont conduite à ce livre,
"La Sicile au temps des guépards", qui évoque grâce à un texte
non dénué d'humour et à de belles photos l'histoire de
l'aristocratie sicilienne...je m'y suis régalée...

reliquaires sans nombre, chapelles privées, objets de dévotion...

Giulia Alliata de Montereale, princesse de Gangi, 1910

"La Sicile au temps des Guépards", textes Gérard Gefen, photos Jean-Bernard Naudin, collaboration de Fanny Calefati di Canalotti, stylisme Lydia Fasoli, editions du Chêne

Ce week-end c'est la grande vente Emmaüs, j'ai trouvé des choses:
un grand col en tulle brodé de libellules et de fleurs, une valise en carton
doublée d'un papier fané comme j'aime, une belle broderie anglaise,
des dentelles et des photos d'enfants...
Celui-ci est si mignon avec son air un peu inquiet et son
petit derrière posé sur un coussin à volants...sa petite main sur son petit genou!
Maman, tout près de lui mais hors cadre, prête à se précipiter s'il glisse...
Sur le carton au dos, un point d'interrogation en rouge.
Pauvre enfant dont on ne sait plus qui il fut.

La petite Odette - c'est aussi écrit derrière -  est vive,
elle a une adorable bouille aux grands yeux étonnés; le photographe,
pour l'immobiliser, lui racontait une délirante histoire qu'elle a
peut-être crue toute sa vie.
Le reste, vous le verrez sûrement...plus tard...

Mantelet - c'est le nom? du XIXeme siècle, je vous montrerai la jupe
et le chapeau assortis, au noir profond ( pas comme sur la première photo
où c'est plutôt bleu) volant de faille, dentelle presque disparue,
mangée par...des guêpes au fond d'un grenier, elles avaient fait
leur nid dedans !...

 
J'ai de la chance d'avoir récupéré le reste...