L'installation de l'atelier avait passablement vidé l'appartement. Et ça me semblait un peu...vide. Alors je suis allée au garage, ai remonté des cartons, et me suis octroyée quelques heures entre parenthèses pour installer mon décor d'hiver.
Comme ça fait du bien! c'est comme le jardinage, on oublie tout, et rien n'est plus important, durant un instant hors du temps, que de marier cette couleur avec une autre pour qu'elles se conviennent, ou réunir deux choses qui pourront se parler et nous parler durant toute une saison...ou juste quelques jours.
Fragments brefs, et sans les détails.

Beaucoup de choses en ce moment, énormément, qui me poussent et me remuent, jusqu'au fond le plus profond, comme jamais.
C'est grâce à/à cause de la peinture, devenue omniprésente dans mes jours, exigeante et révélatrice. Je me soumets à sa tyrannie, puisque je l'attendais.

Je vous montre sans doute bientôt, dès que je peux prendre un peu de recul...j'espère pouvoir le faire.

Pardon de ne plus être vraiment là, mais dans le fond j'y suis quand même, je crois.
En attendant, une photo qui parlera un peu à ma place.

Un mur de l'atelier sur lequel vous reconnaitrez pas mal de choses qui sont passées déjà par le Curieux.
Ce week-end j'y ai fait de nouveaux chambardements, afin d'optimiser les mètres-carrés...et pouvoir travailler mieux et plus.
Je suis maintenant en mesure d'alterner couture et peinture au fil des heures, un truc que je n'avais encore jamais expérimenté! tout ça est très excitant, un peu fatigant aussi je l'avoue mais finalement je prends le rythme et de toute façon je suis poussée par une énergie étrange, irrésistible, alors je ne me pose pas trop de questions.
Un curieux effet secondaire de la peinture telle que je la traite depuis peu: j'agis beaucoup plus vite, dès qu'une idée me vient je passe à l'action. Auparavant j'avais tendance à la retourner dans tous les sens, à la mettre au chaud parfois longtemps avant de la mettre en application. Maintenant, si c'est possible bien sûr, j'agis dans la foulée, sans passer par la case "réflexion à outrance", et c'est bien reposant (et efficace!).

Je vis depuis deux semaines un grand bonheur inattendu, ou plutôt je l'avais tellement attendu pendant des années que j'y avais renoncé. Mais comme quoi tout peut arriver pour peu qu'on en ait profondément le désir: je me suis vraiment mise à peindre.
Quand je dis "vraiment", c'est que je couvre de couleurs et de personnages étranges des mètres-carrés de lourd papier, et que c'est une joie indicible. Et que je ne peux plus m'arrêter, étonnée de découvrir ce qui apparaît peu à peu sous mes mains. Non pas que ce soit beau ou exceptionnel, loin de là, je ne souhaite d'ailleurs pour le moment pas le montrer. Mais je suis stupéfaite de cette facilité avec laquelle je peux enfin laisser ce flot d'images couvrir les immenses pages que je scotche aux murs les unes après les autres.
Quelque-chose en moi s'est dénoué, a lâché prise, ouvrant une porte dont je connaissais l'existence mais pas l'emplacement...
Et la plénitude que je ressens profondément durant ces heures intenses, je savais qu'elle pouvait exister, mais je ne l'avais jamais vécue à ce point. Je veux partager ça avec vous.
Et en attendant d'avoir assez confiance dans ce que je fais là, j'illustrerai simplement ce message avec des fragments, des bouts de ces couleurs qui jaillissent et que j'aime au-delà de ce que je peux exprimer avec mes mots.

Pardonnez-moi si je n'arrive pas à répondre à tous vos adorables commentaires en ce moment, je suis un peu débordée vu que je passe toutes mes journées avec mes tubes de peinture... je le ferai c'est promis!

Vous vous en lasserez sûrement avant moi.
Voici d'autres images de ces belles créatures puissantes et vulnérables, fourmillantes de vie, que sont les arbres.
J'en ai besoin autour de moi, à portée de pas, là.
J'ai aussi besoin de l'eau qui court mais elle n'est pas vraiment là, pas sauvage en tout cas, et elle me manque.

A l'intention de celles et ceux qui aiment les photos d'atelier - suivez mon regard - en voici du lieu où je vais de plus en plus travailler, à nouveau happée par l'inspiration.

J'y transporte chaque jour de nouveaux matériaux et vais avoir besoin d'étagères,  boites, meubles de rangement et autres tables; ne me demandez pas où je vais les caser, je pense faire partie de ces personnes qui ne doutent de rien en estimant que les murs sont plus ou moins élastiques lorsqu'il s'agit d'entreposer les objets de leur passion.
les beaux tissus, rubans, fragments que je cachais chez moi, vous les dévoilant jalousement et au compte-goutte, atterrissent un à un dans cette petite pièce qui devient lentement un capharnaüm prometteur, pour moi en tout cas!
Je vais devoir être vigilante à ne pas sacrifier à un désir de création vorace de beaux restes anciens qui ne le méritent pas, tout en utilisant néanmoins les moins rares pour satisfaire une inspiration toute nouvelle et très excitante.

Parallèlement et selon une mathématique implacable, à la maison ça s'allège, ça se dénude - un peu...- et je compte bien redoubler de chine et de brocantes afin d'y remédier au plus vite.
Les créations sus-citées sont en route...promis, je vous montre quand j'estime que ça vaut un petit regard.

La tête en chou farci d'avoir travaillé un peu trop, un urgent besoin de verdure s'est fait sentir.
J'aurais bien voulu être accompagnée de La Mouette mais elle avait à faire dans sa belle maison, ça sera pour  un jour prochain, je suis donc allée seule.

Je vous ai photographié les chemins creux, les irrésistibles chemins creux.

J'ai toujours la sensation qu'ils vont m'entraîner dans un autre monde, que l'ombre là-bas, au bout, cache une entrée secrète, et ça me donne envie de courir y voir.

Un jour sûrement, je la trouverai cette porte...

ça y est c'est le bazar, et je m'y sens bien même si je n'y vais pas régulièrement.

figurez-vous que depuis l'accrochage de l'expo, je n'ai pas cousu un point, vrai de vrai! enfin pour tout dire, j'ai essayé mais pas moyen, comme si j'avais tout cousu définitivement, point final...

en ce moment je renoue avec la peinture; je travaille, selon les formats, soit à la maison soit là.

début septembre, chaque artiste de l'atelier doit livrer deux grands formats pour une expo collective à l'Espace Gambetta, au bout de la rue...actuellement je n'en ai qu'un...

j'ai suspendu quelques choses blanches en lin sur un mur, vous verrez bientôt à quoi ça sert.

Des mains pour coudre.
trois mains en lin teint, sûrement un peu étranges mais très pratiques, je vous l'assure.

Les clefs.

des clefs en lin teint et le regard qui va avec, un regard de bébé...puissant, bouleversant.

Le bébé suspendu.
cette photo incroyable, d'un bébé accroché dans un sac au mur du jardin. C'était paraît-il une façon habituelle de garder les bébés à l'abri du danger tandis qu'on travaillait. Elle m'a inspiré cet assemblage de sacs et de crochets.
j'ai beaucoup utilisé les crochets et les anneaux, anciens bien sûr.

La promesse.

on ne le voit pas mais au fond du petit trou il y a une image de bébé, encore. Une petite vitre et le bébé au fond. Comme un ventre.
j'ai travaillé surtout avec des images d'enfants à cause de tous ces linges d'enfants que j'avais entassés, cela se répondait si bien.
je crois avoir oublié de vous dire que tout ça s'appelle "Textile bavard".

Chère Ulla,
à ta demande je développe un peu autour de notre grande fête annuelle.

C'est organisé par la ville du Mans. Des associations de quartiers réalisent des costumes et des chars ( avec l'aide d'une équipe de costumières et de plasticiens dont je fais partie) et défilent toute une soirée accompagnés de troupes d'artistes de rue et de musiciens, danseurs...
C'est une grande parade qui dure des heures, traverse une partie de la ville, attire des milliers de spectateurs...l'organisation et la préparation sont particulièrement difficiles et fatigantes, mais c'est unique!