Le Curieux Petit Lieu

Aujourd'hui j'inaugure une nouvelle catégorie concernant
les maisons...des maisons dont les photographies et les
reportages m'ont tellement faite rêver que je les ai gardés
durant des années; ma prochaine maison (dans un mois-dans un an?)
sera sans doute construite de toutes ces maisons,avec mon petit plus bien sur!

Celle-ci est dans la plaine de la Bekaa ( Liban?) ,
une maison pour vivre dehors, un peu cabane,
un peu bohème, mais quand même avec internet
et un frigo! c'est l'orient, de bric et de broc,
les siestes sous des moustiquaires, les repas sous
les arbres, etc (à vous de compléter si ça vous inspire comme moi...)

Ces photos sont parues dans "Byzance" n°20,
un reportage de Antoine Daher ; il y raconte que la maison
a été construite malgré les bombardements,avec des
nuits passées dans des tranchées...
une image de sérénité et de bon-vivre malgré tout,
qui rendent d'autant plus puissante la force de
cette maison et de ses habitants-batisseurs!

Deux promeneuses japonaises dont la discussion fut
interrompue le temps d'une photo, sur une place,
un jour d'hiver; abstraction faite du décor citadin,
le flou et le vide entrainent peut-être un rien de mystère...

Je les ai trouvées ainsi, délicatement brodées sur un lin fin...sans doute destinées à devenir des serviettes à thé, mais restées en suspens...j'ai flashé sur les coloris qui durent être un peu acidulés, et me sont arrivés fanés, doucement assoupis...l'abandon, l'inachevé leur donne un supplément de subtilité et entraîne, chaque fois que j'ouvre la boite où je les ai rangées, son lot de questions sans réponse...

J'aime beaucoup les escargots. Pas pour les manger bien sûr, mais parce que ce sont de drôles de petites bêtes, gracieuses, décidées, curieuses, étonnantes...le problème c'est que j'aime aussi les fraises et les ancolies,  qui, dans mon jardin, sont apparemment leurs aliments préférés; la première année, il y a dix ans,  le jardin avait été délaissé une longue période, j'ai installé de la bière et ai noyé des centaines de ces pauvres bêtes, y compris des limaces (que j'aime moins). Cela me posait un problème de conscience, oui... au point que j'étais soulagée lorsque je constatais que certains avaient réussi à se sauver !...et comme il n'est pas question que je les empoisonne non plus, alors voilà... je vais vous faire hurler de rire mais c'est la vérité: j'emmène mes escargots dans les bois.

Tous les ans au printemps, durant quelques jours, à la nuit tombante, je vais rôder avec une lampe électrique, accroupie dans les buissons...et là, j'en ramasse par dizaines; (enfin ramassais, car ils sont bien moins nombreux maintenant!)  je les pose dans un seau - fermé - et au bout de trois-quatre jours, en voiture mes gaillards!...et je les lâche dans un coin de bois ou de friche ( rassurez-vous, loin des habitations, je ne suis pas vache), et tranquille pour une année! moquez-vous, moquez-vous...en ce qui me concerne, j'ai trouvé ma solution !

Comme depuis deux jours il pleut, l' Opération Escargot est lancée: je fais ma cueillette le matin, ils sont tous là à se balader innocemment, j'en ai attrapé une cinquantaine, et je pense que demain sera pour eux le jour du grand départ...en vacances à la campagne...un truc bien: aucune limace cette année, le froid en a eu raison sans doute.

Et voilà c'est enfin parti, les ateliers "Le Mans fait son cirque", mon premier groupe travaille sur le thème des pirates; c'est pour moi le moment de fouiller dans des bouquins, faire les croquis, puis les patrons, les prototypes de costumes et d'accessoires que je leur propose, trouver les matériaux...ils commenceront à  réaliser leurs costumes dès mercredi.

Alors je trouve des images, et j'ai aimé celles-ci ,  "Le monde dans une tête de fou", de Jean de Gourmont, 1590 ( BNF) - et "Marrooned", ( abandonné) de Howard Pyle (XIXeme), dans  "Pirates et flibustiers des Caraïbes" chez Hoëbeke.

J'en ai profité pour lire un peu évidemment, apprendre des choses sur le sujet,et me replonger dans quelques scènes de "Pirates des caraïbes" dont les costumes sont très beaux, comme j'aime...et aussi, errer encore ( quelques secondes seulement, juré!) dans le regret de n'avoir pas choisi quand il en était temps de devenir costumière pour le cinéma...

Une délicate illustration de John Ward dans un Vogue de la fin des années 40 ( représentant une robe en soie de Victor Stiebel ), entre la peinture et le dessin, les tons sont si raffinés, aériens, subtils...

Deux autres couronnes légères, en fil de bronze soudé à l'argent puis doré; on nait toutes princesses, vous le savez ça, n'est-ce pas?

Et puis, il se peut qu'il y ait un jour où l'on sent qu'on devient une reine...la reine de sa propre existence...pour ma part je l'ai ressenti lorsque j'ai compris que ma vie était entre mes mains, que personne sinon moi ne saurait faire mon bonheur, que mon royaume serait ma création, d'un bout à l'autre, et que j'étais absolument capable de le façonner selon mes rêves...et là, j'ai commencé à fabriquer ma couronne intérieure...y ajouter chaque jour quelque-chose, supprimer ce qui encombre ou alourdit... et pour vous, c'était comment, ce moment?

Construction en bois, fer, cuir...datée de la fin du XIXème et anonyme. Sa photographie est accrochée dans mon atelier, car c'est pour moi une source d'inspiration; ces objets de bric et de broc parlent de liberté, de gratuité, m'entrainent dans les profondeurs de l'âme et de l'humanité créatrice...oui, inspiration garantie!

photographie tirée de "La France des arts populaires", de Paul Duchein, Privat éditions

Ces choses sont étonnantes, ce sont des reliquaires, mais encore plus étonnantes peut-être que les reliquaires...des objets de piété réalisés avec des matériaux qu'on qualifierait maintenant de "récupération", c'est- à-dire du papier, qui était roulé, collé, et doré; de la mie de pain pour fabriquer les statuettes; du verre, des bouts de rien...et des étiquettes manuscrites sur les reliques. Les religieuses cloitrées réalisaient ainsi des chefs-d'oeuvres d'ingéniosité et de foi... le premier semble être un reliquaire de voyage, il ferme et est conçu pour être transporté. XVIIIe siècle. Le second, XVIIIe aussi, a un médaillon central en canivet
( carton découpé au canif) et un très beau décor ...en papier!

photographies tirées du beau livre "La France des arts populaires" de Paul Duchein , Privat éditions

Dimanche,j'ai rapporté cet objet qui met à l'honneur deux amitiés: celle de La Mouette avec qui j'ai passé une très belle et douce matinée à, notamment, faire des affaires sur un charmant vide-grenier de campagne printanière, et puis celle de Marie qui était installée sur ledit vide-grenier et m'a offert cette adorable chose. Ce n'est pas ancien mais ça me plait beaucoup, une ribambelle d'enfants endimanchés et sérieux sur fond d'insistantes fleurs...