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Le Curieux Petit Lieu
avant
23 mars 2010

chiffonnade

Chinés dans l'état, un manteau d'enfant et un corsage.

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Le manteau en coton "beurre frais" a un grand col orné de dentelles.

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Quant au corsage, très abimé, tout cousu main, j'aime ses détails délicats.

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Peut-être que, vu son état, j'aurai moins de scrupules à en utiliser des fragments dans les compositions qu'il m'inspire déjà.
Mais je trouve aussi vraiment intéressant de le conserver tel qu'il est: l'usure, les taches de rouille, les déchirures sur un ouvrage de ce genre expriment tant de choses si on les garde intactes.

      à chaque fois l'hésitation...

ai-je le droit de sacrifier un objet doublement unique ( fruit d'heures de labeur + passage du temps dessus) à mon travail personnel?
uniquement, sans doute, si le résultat magnifie ce que nous admirons dans l'objet arrivé tel jusqu'à moi.



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19 mars 2010

vent vert!

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Un printemps d'il y a longtemps, je m'adonnai à ce parfum.
Vent vert, de Balmain.
Depuis, chaque mois de mars me voit ouvrir le bouchon pour sentir ce si particulier mélange.

Muguet, je crois?

Je ne supporte plus de porter ce genre de chose mais y mettre le nez quelques secondes me ravit, fait pétiller mes neurones, m'emporte dans un tourbillon d'abandon.

Maintenant, il me fait penser, vue et odeur confondus, à un flacon de grand-mère, oublié au fond d'une armoire...et plein de souvenirs!

12 mars 2010

la belle et la bête

Je viens de dévorer "La belle et la bête, journal d'un film" de Jean Cocteau.
Quel artiste.
Il a tourné ce chef-d'oeuvre en 1945-46, dans des conditions qu'on n'imagine pas: sans arrêt malade, voire très malade - il a dû interrompre son travail par plusieurs jours d'hôpital - ainsi que ses acteurs d'ailleurs, il a sublimé d'un bout à l'autre ses souffrances, porté par le film... "Et maintenant, il faut que je dise la vérité. Je n'ai jamais été aussi heureux que depuis que je suis malade. Ma souffrance ne compte pas. (...) L'obligation où j'étais de donner l'exemple et de tenir debout m'exaltait presque. J'offrais ma croix au film et je suis certain qu'il s'y est passé quelque-chose."
Le matériel dont il disposait, l'état de ce matériel, laisse rêveur aujourd'hui. Non pas qu'il recherchait ce genre de difficultés, mais il appréciait l'économie d' effets de caméra, qui à l'époque étaient à la mode. Il travaillait énormément la lumière et rêvait de faire de la couleur, qui apparaissait seulement en Amérique.

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La maison de Belle se situe en Touraine. Jeux de patience pour tourner les extérieurs entre les nuages, les éclaircies, les avions qui font des loopings au mauvais moment et saccagent la prise de son.
Christian Bérard est le décorateur et costumier. " L'élégance de ses costumes,leur force, leur simplicité somptueuse jouent au même titre que les paroles. Ils décident le moindre geste sans rien de décoratif et donnent l'aisance aux artistes. L'arrivée de Belle, dans la lessive au milieu des poules noires, en grande robe bleu de ciel était un miracle. (...) Dès qu'ils sont habillés, maquillés, perruqués et rôdent dans le jardin, la ferme, les bâtisses, les fenêtres, les portes, prennent leur sens véritable. En costumes modernes nous avons tous l'air d'intrus, de fantômes ridicules."
Cocteau appelait Jean Marais "Jeannot".

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"Voir travailler Christian Bérard est un spectacle extraordinaire. Chez Paquin, parmi les tulles et les plumes d'autruche, barbouillé de fusain, couvert de sueur et de taches, la barbe en feu, la chemise qui sort, il imprime au luxe le sens le plus grave. (...) Hommes et femmes qui sortent de ses mains ont l'air de vivre en un certain lieu, à une certaine date, et non pas de se rendre au bal masqué."

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J'étais très jeune lorsque j'ai vu ce film pour la première fois. Les décors m'ont marquée à vie! La chambre de Belle, la salle du château et la table...le linge étendu dans le jardin...rien de ce que j'ai pu voir après n'a effacé ces images puissantes. Sans doute parce qu'ils les ont réalisés avec les moyens du bord, et éclairés d'une façon éblouissante. Peut-être aussi parce que Cocteau, en grand alchimiste, a transformé sa poésie en film.

Jean Cocteau "La Belle et la Bête" ed. du Rocher

images: "La Belle et la Bête" par Henri Alekan, ed. du Collectionneur

8 mars 2010

autel de velours

Hier, premier vide-grenier de la saison, dans une bise glacée! mais je n'ai pas regretté car j'ai découvert une chose dont la singularité m'a ravie.
Comme tous les objets symboliques destinés à évoquer une certaine ferveur, il m'intrigue, attise ma curiosité et enflamme mon enthousiasme. Encore de la fascination.

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C'est une couronne de mariée qui a perdu son globe ( elle devrait s'entendre avec mes globes qui ont perdu leur couronne...) et qui est vraiment défraichie, il faut bien le reconnaitre.
Mais avec son velours fané, ses roses de porcelaine, ses rubans de soie, son petit miroir ovale, le carton recouvert de plumes blanches (dans le bas), la construction de l'ensemble a quelque-chose de pas commun, je n'en ai jamais vu de tel en tout cas.

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Je pourrais remplacer la couronne brunie par une plus jolie que j'ai, mais je pense que je vais laisser le tout ainsi. Je me demande qui réalisait ces choses...le savez-vous? avez-vous connu des personnes qui le faisaient ou qui avaient connu des gens qui...?

3 mars 2010

un détour

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Parfois à cette époque de l'année, je m'immerge dans les guides plus ou moins touristiques d'un pays particulier, histoire d'abréger l'hiver et de voyager en chambre. Je lis et regarde tout ce que je peux trouver et il m'est arrivé de le faire tellement à fond que j'avais en quelques semaines -presque - l'impression d'y être allée vraiment.
Cette fois je voyage non seulement géographiquement, mais aussi dans le temps...
Depuis plusieurs jours la Chine sous les Song m'entraine dans son histoire.
Chargée de concevoir des costumes de cette époque, j'ai fouiné dans les livres et suis tombée dans la marmite! Je ne connaissais rien à l'histoire de la Chine... ça se révèle passionnant et vertigineux. Je suis si fascinée et, d'une certaine manière inexplicable, si...proche de cet univers que je suis sûre d'avoir vécu plusieurs vies ( pas forcément rigolotes) par là-bas.
Bien sûr je fais mes petits dessins, mais parallèlement je disparais dans la foule des villes chinoises du XIIIème siècle, me glisse discrètement dans les maisons de bois, emprunte avec inquiétude les ponts suspendus au-dessus des flots de larges rivières encaissées...et mille choses incroyables que je n'aurais jamais imaginées il y a deux semaines seulement! que de merveilles à découvrir encore...pardonnez mes absences silencieuses, je voyage au grenier, là, tout près.

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2 février 2010

les vacances 2

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En ce moment je fais une cure d' Edith Wharton...C'est de ses livres qu'ont été adaptés "Le temps de l'innocence" et "Chez les heureux du monde". Elle a écrit beaucoup d'autres histoires, et après un moment d'adaptation -c'est quand même une certaine époque et un certain milieu social- je m'y suis plongée avec ferveur...j'aime surtout les nouvelles, comme "Fièvre romaine" ou "Grain de grenade", mais je suis loin d'avoir tout lu!
Des portraits bien modelés, parfois très acides; plusieurs niveaux de lecture; des narrations qui nous entrainent vers une chute souvent inattendue; j'en veux encore...

en guise d'illustration, un dessin d'Eric ( Vogue, 1929)

29 novembre 2009

du velours dans les mains

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Où sont donc passés les deux côtés- devant, le dos, les manches, le col de ce corsage en velours façonné?
Décousus, éparpillés, réutilisés peut-être?
Il n'en reste que ce devant boutonné, agrafé et doublé.

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Les bords du velours et de la doublure de satinette rayée ( et dont le verso est noir - cela n'existe plus je pense! ) furent réunis avec un ruban d'extra-fort avant d'être ajustés aux côtés. Les fils de couture sont encore visibles; tout, y compris les boutonnières, a été confectionné à la main. Une toile de coton consolide le velours à l'intérieur. Les agrafes sont fixées sur une tresse rouge pour plus de solidité...L'ensemble reste pourtant léger et souple. Dommage qu'un si beau travail ait été démantelé.

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Je ne me lasse pas de le regarder, sous toutes les coutures...et ça me donne toujours une envie furieuse de coudre...

12 novembre 2009

plantes fantômes

Un cahier dans lequel furent humblement scotchées les feuilles qui poussaient dans l'environnement d'un herboriste passionné.

Il ne nous reste que l'ombre de ces végétaux, transfigurés au-delà de la fragilité, pour certains réduits en poussière ou à leur plus simple expression de tige nue...

Chaque fois que j'entre avec délicatesse entre les pages -fanées elles aussi- je ne peux m'empêcher de penser que j'accélère le processus de disparition, car à chaque fois quelque morceau séché se détache et glisse...

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Pied d'alouette, reine des prés, platane, ortie, sauge, beaucoup ne sont pas légendées, toutes sont fanées, fanées, fanées...

9 novembre 2009

malles aux merveilles

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Deux coffres du XIXeme siècle, tapissés intérieurement de papier peint...ils sont beaux, ils sont vides... si je pouvais faire un voeu, je dirais que j'aimerais recevoir le premier, débordant - vous vous en seriez peut-être doutés - de rubans de la même époque, en soie, lin, coton, brodés ou pas, et aux délicats coloris gorge-de-tourterelle, rose fleur-de-l'aurore, bleu de ciel pâle... 

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Et vous, de quoi les imaginez-vous pleins à craquer pour votre bonheur?

7 novembre 2009

oeillets et crochets

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Je les ai rapportés, entre autres choses, de ma dernière virée chez Emmaüs; un fagot d'oeillets et de crochets à gaines, dont je ne sais pas encore tout-à-fait comment je vais les utiliser. D'une façon pas

classique, ça c'est sûr!lingerie_003Pas comme ça...

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Ni comme ça...

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...illustrations de mode parues dans le "Vogue" américain, respectivement en 1963 et 1946; cette dernière était assortie de précieux conseils, lisez plutôt:

" La femme, c'est vous, mais "vous" avec discipline.Le plus joli corps aujourd'hui est naturel, mais sans laisser-aller: la femme doit être maintenue, les formes discrètes...De toute façon, il vous faut un bon corset."

non mais sans blague.

illustrations Esther Larson et Eric,

in "Dessins de mode Vogue 1923 1983", de William Packer chez Herscher

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  • Isabelle Strutz (ou Polline Moineau) artiste du textile. Vous trouverez ici (dans "Pages" et "Albums" notamment) mon travail de plasticienne. Vous verrez un peu l'évolution de mes créations et beaucoup de ce que j'aime.
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